26/04/2010 : ciel bleu, 24 degres
On arrive a l ile de Paques a 10h30 apres un vol de 5h, la nuit est un peu courte. A l’aeroport, des personnes tiennent des comptoirs pour les principaux hotels. On peut donc se faire conduire gratuitement jusqu’au seul camping de l’ile : le camping Mihanoa (4500 pesos/pers) encore une fois tres bien situe au bord de la mer, bien agreable. Le seul hic, plus de sable mais quelques cailloux, ca va etre un peu dur.
On monte la tente puis on file changer de l’argent (500 pesos = 1 dollar) et faire quelques courses pour le dejeuner car on commence a avoir faim, au menu: spaghettis sauce tomate.
Apres le repas, on commence a faire notre programme pour les 3 jours a venir. On decide de prendre un guide une journee pour profiter a fond et essayer de percer les secrets de cette ile si mysterieuse. On contacte Christophe, un guide francais qui nous propose une excursion sur la journee avec la visite de deux sites majeurs de l’ile pour 30 000 pesos/pers, rendez vous est donc pris pour le lendemain matin a 9h30. C’est cool de se mettre a l’heure espagnole avec des levers plus tardifs qu’a Tahiti.
On part donc pour l’apres-midi faire une balade a pied le long de la cote a la decouverte de nos premiers moais. L’ile de Paques est une ile assez petite de 24 km de long, perdue au milieu de l’ocean Pacifique a 3700 km de la cote chilienne. Elle forme l’une des pointes du triangle polynesien avec Hawai et la Nouvelle Zelande.
C’est encore une fois une ile volcanique mais avec de tous petits sommets, le plus haut point de l’ile est situe a 507m d’altitude a peine. L’ambiance qui regne ici est tres tranquille avec seulement un village sur l’ile : Hanga Roa, entoure de champs ou gambadent des chevaux en liberte. Il y a tres peu d’arbres ou de cultures.
On longe donc la cote vers le nord avec une eau qui n’a rien a envier a ses consoeurs polynesiennes quand a sa couleur et a sa transparence. Il manque juste la barriere de corail. Les quelques vagues font la joie des surfeurs locaux. On admire notre premier moai, celebre statue de pierre posee sur un ahu, plateforme ceremonielle en face du port, assez impressionnant.
Un peu plus au nord un autre site regroupe trois ahu restaures. Le premier, l’ahu Vai Uri regroupe cinq moai aux silhouettes bien differentes. Les moai de l’ile de Paques tournent quasiment tous le dos a la mer car ils etaient face a un village. A cette epoque, les villages etaient situees tout au long de l’ile sur la cote. Ils vivaient essentiellement des produits de la mer, le climat etant trop rude pour l’agriculture.
Les moai representent les statues des ancetres des polynesiens, ils etaient ainsi eriges face au village sur des plateformes pour le proteger.
Les moai sont tous construits sur un meme schema. Ils sont representes les bras le long du corps avec de tres grands ongles (a l’epoque les sages et dignitaires se laissaient pousser les ongles). La base des statues se trouvent au niveau du bassin. Les jambes ne sont jamais representees. Ils ont une expression assez severe, les levres pincees comme s’ils etaient en pleine meditation. Certains details de leurs visages sont assez surprenants, notamment la precision de leurs narines et la grandeur de leurs oreilles. Les locaux autrefois faisaient un trou au niveau de leur lobe d’oreille qu’ils agrandissaient le plus possible avec des coquillages ou du bois laisses en place. Les moai symbolisent essentiellement des figures masculines.
L’ahu suivant, l’ahu Ko Te Riku comporte le seul moai sur l’ile dote d’yeux. La conjonctive etait representee par du corail et l’iris par une pierre noire ressemblant a du verre ou par de la roche rouge. Ce moai est aussi dote d’une coiffe ou pukao. Cette coiffe est faite dans une roche differente, rouge.
Au moment d'immortaliser tous ces visages, c'est la catastrophe, l'appareil photo d'Arno rend l'ame. Il montrait quelques signes de faiblesse depuis Tahiti mais la c'est vraiment la fin. Il va falloir patienter jusqu'au Perou et l'arrivee de ses parents. Heureusement, nous avons quand meme le petit appareil photo et son ancien qui marche quand meme malgre le capteur raye.
On reste assez longtemps a contempler ces grandes statues qui sont quand meme assez magiques. On reviendra plusieurs fois sur ce site qui est oriente plein ouest et donc parfait pour un coucher du soleil.
On s’arrache a notre contemplation pour continuer notre petite promenade jusqu’a l’ahu Akapu qui ne comporte qu’un seul moai.
Les paysages cotiers sont magnifiques avec de hautes falaises dechiquetees et tres sauvages. On ne croisera qu’un seul pasqual monte a cru sur son cheval.
Un peu plus au nord, nous visitons le site d’Ana Kakenga. C’est une grotte qui s’ouvre par deux orifices sur l’ocean. Ca fait un peu tunnel entre la vie et la mort avec au loin la fameuse lumiere blanche. Assez impressionnant. Ce sont en realite des lavatubes: la lave s’est solidifiee autour du magma en fusion.
Le soleil commence a decliner, nous rentrons vite admirer notre coucher du soleil sur nos moai. Un moment magique, encore un beau coucher de soleil qui restera grave dans nos memoires.
On rentre au camping ou on se prepare un vrai couscous avec chorizos cuits, petits legumes mijotes et semoule, un vrai delice. Le camping est assez convivial avec des voyageurs de tous horizons et meme quelques cafards. On s’essaie a parler quelques mots d’espagnol mais on rencontre un couple de francais, eux aussi en tour du monde mais dans l’autre sens et c’est quand meme beaucoup plus facile. On s’echange quelques tuyaux. Ils se sont eux aussi fait voler des affaires en Amerique du sud, comme tous les voyageurs rencontres precedemment. On va devoir etre tres vigilants et reprendre nos bonnes vieilles bananes et nos habitudes de l’Inde.
Une bonne nuit de sommeil nous attend. C’est cool le fond de l’air est frais et le lever de soleil plus tardif. On dormira beaucoup mieux qu’en polynesie.
27/04/2010 : ciel bleu, 25 degres
Le matin, au reveil petit miracle : Arno reessaye de faire marcher son appareil photo qui fonctionne de nouveau, jusqu'a quand ? Mystere...
On retrouve a 9h30 notre guide Christophe accompagne de 2 francaises : Lais et Helene, kines qui sont parties voyager 6 mois.
On commence la visite par un superbe site : le Rano Raraku, un volcan eteint au nord-est de l’ile qui a servi de carriere pour la construction de tous les moai, excepte leurs coiffes faites dans une autre carriere.
Sur la route, nous avons droit a un peu d’histoire sur l’ile de Paques avec beaucoup de suppositions et d’hypotheses car il n’y avait pas d’ecriture a l’epoque et tout etait transmis a l’oral par les ancetres aux plus jeunes. C’est un peu le telephone arabe avec a mon tour surement quelques erreurs d’interpretation faites.
Tout d’abord d’ou viennent les premiers habitants de l’ile. L’hypothese la plus vraisemblable est qu’ils sont arrives vers l’an 600 d’une ile lointaine de la Polynesie. Pourquoi ont-ils quitte leur pays initial? Volonte de conquerir un nouveau territoire ou ils ont ete chasses de leur ile suite a une defaite lors d’une guerre? La legende rapporte que le roi Hotu Matua (qui signifie ancetre) a debarque sur la plage d’Anakena au nord de l’ile au VII eme siecle. Avant d’entreprendre son long voyage, son conseiller prive avait parcouru par l’intermediaire de son esprit qui s’etait detache de son corps la totalite de l’ile (volcan Orongo, plage …) et l’avait trouvee appropriee pour y habiter. Ensuite 7 jeunes navigateurs ont ete envoyes en mission pour verifier ses dires. Une fois la confirmation faite, le roi s’est embarque suivi de ses troupes et de sa famille sur 2 bateaux comptant chacun environ 100 personnes et animaux (poules, rats, chiens et cochons).
La population s’est ensuite assez vite developpee sur l’ile avec la creation de differents clans.
De 600 a 1000 apres JC, les habitants ont commence la construction des moai et des ahu qui etaient de taille plus petite que ceux visibles actuellement. Ces statues representaient leurs ancetres qui etaient la pour les proteger.
De 1000 a 1700, c’est a la fois une periode d’expansion avec la construction de moai de plus en plus grands (rivalite entre les clans) et une periode de destruction avec un arret de la fabrication des moai vers 1700 et la destruction des moai preexistants et des plateformes de ceremonies. En effet, l’expansion de la population ne pouvait se faire sans conflit vu l’exiguite du territoire de l’ile et les ressources probablement insuffisantes pour tout le monde d’ou des guerres intestines conduisant a la destruction des moai et au declin progressif de la population. Les pascuans se sont parallelement tournes vers d'autres divinites dont le Dieu Make Make. D’autres hypotheses sont emises avec notamment des tremblements de terre et des tsunamis qui ont pu contribuer a la fin de la civilisation pascuane.
L'ile de Paques fut decouverte par les occidentaux le dimanche de Paques de l'annee 1722 d'ou son nom. Son nom polynesien est Rapa Nui. D'autres explorateurs ont ensuite poses l'ancre sur l'ile dont le celebre capitaine Cook dans les annees 1770.
A partir de la, l'arrivee de nouvelles maladies, la deportation des locaux en tant qu' esclaves en Amerique du sud (notamment au Perou) ont contribue a la quasi extinction du peuple pascual, de leurs traditions et de leur histoire transmise oralement. Ils n etaient plus que 110 habitants en 1870.
Les missionnaires sont arrives sur l ile de paques dans les annees 1820 et apres plusieurs essais infructueux reussirent a imposer vers 1860 la religion catholique sur l ile et interdirent le culte du dieu makemake ainsi que la realisation de la fameuse competition.
En 1888, l'exploitation de l'ile commence avec l'annexion de l'ile par le Chili. Des moutons sont importes pour la production de laine. Les derniers habitants sont chasses de leur territoire et enfermes dans le village avec un mur tout autour.
Nous arrivons donc sur le site de la carriere ou sont encore presents de nombreux moai. L entree du site est payant 5000 pesos y compris avec l entree du volcan Orongo. On est chanceux le prix monte a 30 000 pesos le 01/05 (soit 6 fois plus cher)...
Environ 900 moai ont ete retrouves sur l’ile de Paques: 400 en cours d’execution ou termines sur le site de la carriere, 200 a proximite des ahu et 300 dissemines et abandonnes sur l’ile au cours de leur transport. L'arret brutal et l'abandon de la realisation des moai n'est pas encore compris, peut etre phenomene naturel (eclipse, tremblement de terre...) ou guerre.
C'est assez grandiose, on a l'impression que les moai poussent de partout. En effet, ils ont ete abandonnes pour certains debout attendant leur transfert dans l ile et ils ont ete recouverts par la vegetation et notamment l herbe. On se retrouve donc nez a nez avec certains de ces geants de pierre, assez emouvant.
Dans la paroi rocheuse du volcan, nous pouvons encore apercevoir des moai en pleine elaboration, abandonnes en cours d execution. Les moai etaient tailles directement dans la roche de facon horizontale, le visage vers le haut. Ils n'etaient attaches a la paroi que par leur dos. Ils etaient ensuite detaches de la paroi, mis debout et une fois en bas de la carriere, les finitions etaient faites avec retaille du dos et retouches du visage.
Les moai etaient ensuite transportes dans toute l'ile, sur plusieurs dizaines de kms alors qu ils pesaient plusieurs tonnes. Les hypotheses concernant le transfert sont aussi multiples. Premierement, ils pouvaient etre transportes allonges sur une planche de bois ou sinon aussi sur une planche de bois mais verticalement. La troisieme hypothese est le transport debout par des systemes de rotation comme un frigo ( la base de certains moai a ete retrouves emoussee). Selon la legende, les moai “marchaient” sur l'ile jusqu'a leur ahu. C'est aussi possible que ces 3 methodes soient utilisees pour le transport selon le terrain.
Les explications du guide sont passionantes et c est difficile de concilier photos et ecoute. On pense qu on reviendra plus tard refaire d'autres photos surtout qu on est en plein contre jour. Au detour d un virage, on a une super vue sur la cote est et ... l ahu Tongariki avec ses 15 moai alignes debout, majestueux. C est notre prochaine etape.
Regardez bien au fond a droite de la photo, on les apercoit
On admire aussi le plus grand moai construiit sur l ile qui fait 21m de long. Il est a moitie enfoui sous la vegetation.
On finit notre visite de la carriere par la decouverte d'un moai assez etrange, le moai Tukuturi qui a l inverse de ses confreres est agenouille. Son visage est lui aussi different des autres moai. Qui est il?......
La visite continue donc a l'ahu Tongariki avec son immense plateforme et ses 15 moai. Ce site a ete restaure par une equipe japonaise qui avait fait venir une grue pour aider a remonter les moai. Tous les moai debout sur l'ile ont ete restaures et remis debout car ils etaient tous par terre lors de la decouverte de l'ile par les occidentaux.
Pres de la plateforme, il reste un moai allonge par terre. Celui ci avait ete amene la mais n a pas ete erige comme ses autres confreres par les pascuans. En effet, les moai une fois transportes jusqu au site etaient ensuite hisses sur la plateforme et la derniere finition etaient faites, ils creusaient les yeux pour y mettre ensuite le corail et la pierre pour l iris. Ils leur donnaient ainsi leur esprit. Le moai encore allonge par terre n a pas de finition au niveau de ses yeux.
Un autre point d interrogation est aussi comment les moai etaient hisses sur les ahu. Les chercheurs pensent qu ils etaient places a l'horizontale puis redresses progressivement a l'aide d une planche en bois. Des pierres etaient mises dessous au fur et a mesure pour le garder dans le bon angle. Concernant les coiffes ou pukao, elles etaient roulees depuis la carriere jusqu au ahu puis finies de tailler sur place. Elles etaient ensuite hissees soit en se servant des pierres qui etaient utilisees pour le moai soit autre hypothese, le pukao etait fixe par des cordages sur la tete du moai allonge avant de l'eriger.
Un veritable travail de titans !!! et tout ca sans machine juste a la force des bras.
En tout cas, le spectacle en vaut vraiment la peine.
On finit notre matinee de visite par l'ahu Akakanga ou les moai gisent renverses le nez dans le sol. Cette plateforme comme d autres nombreuses n a pas ete restauree faute d argent et de financement mais aussi pour montrer le phenomene de destruction de cette civilisation.
Sur ce site, on peut bien voir les anciens emplacements des maisons appelees hare paenga ou encore maisons bateaux. Le socle etait en pierre en forme de canoe et par dessus des branchages et des feuilles formaient le toit. Ces maisons etaient seulement un lieu pour dormir car c'etait tres etroit et peu haut. Toutes les autres activites y compris la cuisine etaient faites a l'exterieur.
Christophe nous montre aussi les astuces de l’epoque pour les cultures dans ce milieu naturel si peu propice a l’agriculture en raison de vents violents et d’une terre pauvre. La premiere methode est d’entourer les cultures par des petits murs de pierres pour les proteger du vent. La deuxieme consiste a mettre des pierres volcaniques sur le sol cultive. Avec la pluie qui ruisselle sur ces pierres, des mineraux vont entrer dans la terre et l’enrichir, ce sont les jardins de pierre. La derniere methode est de recouvrir le sol cultive de grandes feuilles de cocotiers pour le proteger du soleil.
C est l'heure de rentrer pour dejeuner. On demande a notre guide de nous poser a l'agence de Lan Chile, compagnie aerienne pour decaler notre billet et partir un jour plus tard, tout passionnes par cette ile au passe si mysterieux.
On rentre avaler une salade de riz rapidement avant de reprendre la visite avec notre guide avec en plus 2 italiens. Nous aurons donc droit aux explications en anglais et en francais, simultanement.
Au programme, visite du village d Orongo et du volcan Rano Kau. En plus, de la veneration des anciens avec les moai, les pascuans vouaient aussi un culte au dieu oiseau, le dieu Makemake. Ce culte est posterieur aux cultes des ancetres avec les moai.
Le village d Orongo n'etait utilise que pendant une partie de l annee pour la realisation d'une celebre competition entre les differents clans pour determiner qui allait devenir l'homme oiseau pour l'annee a venir et donc l'homme le plus respecte de l'ile.
Une fois par an, chaque clan se dirigeait vers le village d'Orongo avec a sa tete le chef du clan, un athlete du clan qui devait defendre leurs couleurs et des pretres pour les differentes ceremonies. La competition se faisait entre une vingtaine de jeunes gens. Le but de la competition etait d aller recuperer le premier oeuf de la sterne fuligineuse et de le remettre ensuite a son chef qui devenait homme oiseau pour une periode d'un an. Ce dernier etait couvert d honneur. L'athlete vainqueur devait quand a lui s'exilait et se cachait pendant 6 semaines pour se purifier car il avait ete en contact avec " l Esprit " : l'oeuf.
La course commencait par la descente de la falaise a pic puis la nage jusqu au motu Nui (ilot en face du volcan) en affrontant les vagues et le courant puis la remontee sur le motu. Les guerriers devaient ensuite attendre parfois pendant plusieurs jours voire semaines que le premier oiseau ponde pour s'emparer de l oeuf, se l'attacher au front par l'intermediaire d'une laniere de jonc puis faire le chemin inverse jusqu'a le deposer intact devant son chef.
Le site du village ceremoniel d'Orongo a ete partiellement restaure avec la reconstruction de maisons rondes en pierres (l'endroit etait trop venteux pour les toits de chaume) qui etaient tres basses avec un couloir tres etroit pour y parvenir.
Sur le site, nous pouvons aussi voir une pierre speciale pour les accouchements qui ne se faisaient que debout. La pierre est creuse ce qui permettait de laver le nouveau ne. Un homme dont c'etait le metier etait charge de couper le cordon ombilical avec ses dents. Celui ci etait ensuite enterre avec le placenta.
Un peu plus loin dans la visite, nous arrivons au bord du cratere du volcan et la c'est l'emerveillement, le fond du cratere est rempli d'eau et partiellement recouvert de roseaux et de joncs avec en fond les 3 motu au milieu de la mer et des vagues. Paysage sublime. Le guide nous apprend que dans ce cratere pousse un champignon special le rapa mun qui est utilise dans les greffes d organes et oui c est la rapamune, bien evidemment ca m'interesse au plus haut point.
Nous decouvrons ensuite de nombreux petroglyphes graves dans la pierre parfois en relief, parfois creuses dans la roche. C'est l'ancienne maison ou se trouvaient les pretres qui de ce point de vue pouvaient surveiller jour et nuit le motu et ses guerriers et donnaient l'alerte quand l'oeuf etait trouve. En attendant cet heureux evenement, ils laissaient s'exprimer leur don artistique sur les murs.
Petroglyphe de l'homme oiseau avec en fond les differents motu
Nous nous rendons enfin a l Ahu Vinapu pour finir notre journee. Cette plate forme est assez particuliere car elle est formee de gros blocs de pierre parfaitement ajustes avec une petite pierre au milieu, qui ressemblent beaucoup aux murs de Cuzco. De plus, une statue dite a 2 tetes a ete retrouve a cet endroit mais sans tete et avec une ebauche de membres inferieurs. De quoi surprendre. Cette statue rappelle une statue a 2 tetes retrouvees en Bolivie d ou son nom.
Ces 2 phenomenes ajoutees a la presence sur l ile de roseaux qu on retrouve aussi au niveau du lac Titicaca et a la similitude entre certains dialectes d'Amerique du sud et la langue rapa nui ont alimente les polemiques sur la provenance des premiers habitants de l ile, venaient ils d Amerique du sud ou de Polynesie ? L hypothese la plus probable est qu ils venaient bien de Polynesie mais en tant que grand navigateur ont probablement voyage jusqu en Amerique du sud d ou ils ont ramene de nouvelles techniques.
Apres cette journne bien chargee en histoires et en emotions, nous allons admirer encore une fois notre coucher du soleil au meme endroit car la lumiere est differente chaque jour. Nous passons par le cimetiere qui surplombe la mer et qui est envahi par ... des chevaux qui broutent l herbe et peut etre quelques fleurs.
Lors de sa prise de photos, Arno rencontre un couple Raquel (espagnole) et Jean (belge). Ils cherchent des gens pour partager la location d une voiture le lendemain pour aller admirer le lever du soleil sur l' Ahu Tongariki. Comme c'etait aussi notre intention, on decide de se regrouper et on part louer un 4x4. Grace a l espagnol de Raquel et Jean, on arrive a louer une voiture pour 30 000 pesos les 24h et en plus on a droit au modele au dessus.
On rentre tranquillement se mitonner du poulet au lait de coco avec du riz au camping.
28/04/2010 :
Lever tres matinal a 5h30, on avait perdu l habitude. On recupere Raquel et Jean qui sont eux aussi encore tout endormis. On arrive bien evidemment 30 min trop tot mais on en profite pour admirer les moai eclaires par le clair de lune, c est la pleine lune et la nuit est tres claire.
On se caille un peu en attendant les premieres lueurs du soleil qui ne tardent pas trop. Le ciel est assez nuageux donc les couleurs ne sont pas tres intenses dans un premier temps puis le ciel s embrase et ca vaut vraiment le coup de s etre leves si tot.
On se pose face a ses 15 moai pour prendre notre petit dejeuner et se rechauffer aux premieres lueurs, tres sympa comme endroit de pique nique.
On part ensuite en voiture jusqu a la peninsule Poike couronnee par le volcan eteint Maunga Pu A Katiki haut de 400m et entouree sur 3 cotes par la mer et ses falaises abruptes. On pose la voiture a la ferme puis on commence a grimper au milieu des troupeaux de vaches qui ont plutot peur de nous et nous fuient. C est mieux que l inverse. Arrives au sommet du volcan on a un joli panorama sur l ile.
On commence la descente sur le versant est ou se trouvent selon les guides des fragments de moai. Notre recherche est vaine. On se rabat donc sur l extremite nord de la peninsule ou Raquel trouve une tete de moai pres de la cote.
On essaie ensuite en vain de chercher la grotte des vierges qui est cachee quelque part au milieu des falaises mais elle est un peu trop bien dissimulee pour nous. Dans cette grotte etaient enfermees de jeunes vierges pendant 6 semaines pour que leur peau blanchisse sans l eclat du soleil. Les pretres et leurs meres leur apportaient de quoi manger, un regime a base de chair de crabe. Elles etaient transportees a l abri du soleil jusqu au village d Orongo ou elles etaient ensuite offertes au chef de clan vainqueur.
On regagne la voiture pour visiter les sites de la cote nord de l ile. On fait un premier arret pour admirer les petroglyphes de Papa Vaka qui sont assez bien mis en valeur avec des panneaux explicatifs, heureusement car sinon on aurait eu du mal a distinguer les differents dessins.
On admire ensuite a l Ahu Te Pito Kura, le plus grand moai deplace sur l ile et hisse sur une plateforme. Il git maintenant face au sol. Une coiffe ou pukao git juste a cote. Ce moai mesure 10 metres de long et ses oreilles font 2 metres. La taille des moai est assez variable entre 2 et 21m de haut. Ils pesent plusieurs tonnes. Les pukaos pouvaient atteindre jusqu a 2 a 3 m de diametre.
On se pose pour la pause dejeuner a la plage d Anakena, magnifique plage de sable blanc avec des cocotiers et juste devant deux Ahu.
L Ahu Nau Nau comporte 7 statues de moai dont 4 coiffees d un pukao.
Le deuxieme ahu, l Ahu Ature Huki ne supporte qu un seul moai, redresse en 1956 (il aura fallu 3 semaines pour realiser ce travail de titan avec des pierres et des cordes).
On pique nique donc dans ce cadre idyllique puis baignade pour Raquel et moi et sieste pour tout le monde. L eau est un peu plus froide qu en Polynesie mais c est vraiment extraordinaire de se baigner dans ce cadre avec en ligne de fond les moai et leurs pukaos.
On reprend la voiture pour retourner a la carriere des moai, site qui nous avait impressionne la veille avec nouvelle petite halte pour admirer les 15 moai alignes.
Sur le site de la carriere, nous devons normalement repayer un ticket mais la encore l espagnol de nos 2 comperes fait des miracles et la gardienne nous laisse 30 minutes, montre en main pour retourner faire des photos. Ils nous entrainent d abord au pas de course a l interieur du cratere ou gisent encore d autres moai tout aussi impressionnant que ceux a l exterieur.
On peut grimper jusqu a un point de vue ou on peut admirer les 15 moai de notre lever de soleil mais qui sont dans l'ombre car les nuages sont apparus, dommage. On court reprendre quelques photos puis c est l heure de repartir. On est bien contents d avoir pu retourner dans ce superbe lieu meme si c etait un peu rapide et surtout nuageux.
On se sent tout petit face a ces geants de pierre
Sur le chemin du retour, on se pose sur la cote admirer les vagues enormes se fracasser contre les rochers. Terre inhospitaliere. On ne se lasse pas de regarder la mer.
Le jour declinant, on part rendre la voiture puis session apero pasteque dans la guest de Raquel et Jean ou on leur passe le film Rapa Nui. On rentre ensuite au camping ou on mange de la puree de citrouille avec des pates.
29/04/2010 : ciel couvert, quelques legeres averses, 20 degres
Vue sur notre tente avec un magnifique arc-en-ciel
Pour notre derniere journee ici, on decide de louer des velos pour aller explorer les derniers sites et monter au plus haut point de l'ile a pied.
On loue de superbes VTT, les meilleurs velos loues depuis notre depart mais aussi les plus chers (8000 pesos les 8h). On sera bien contents de les avoir car la route est vraiment pleine de cailloux avec des montees dans tous les sens et vive les changements de vitesse.
On debute notre periple vers le nord par notre site fetiche et le cimetiere pour cette fois les admirer eclaires par le soleil et non en contre jour lors du coucher du soleil.
Le seul probleme : des gros nuages commencent a s accumuler dans le ciel, nous essuyons meme une belle averse mais de courte duree. On croise nos 2 comperes de la veille Raquel et Jean qui ont eux aussi pris l'option velo.
On remonte ensuite sur un chemin longeant la cote assez physique avec pas mal de montee mais promis on n a pas pousse le velo...
On arrive au site de l Ahu Tepeu, tres sauvage. On est tout seuls face a la mer entoures de chevaux avec des moai renverses. Un nous plait beaucoup, une tete a moitie enfouie sous la vegetation et les pierres. Ca nous rappelle un certain cote des temples d'Angkor.
Les murs du ahu sont la aussi faits d une palissade de pierres jointives evoquant une structure inca. Il se degage une atmosphere tres agreable de ce lieu qui est tres paisible. C est ce qui est si agreable sur l ile de Paques, c est qu il y a finallement peu de touristes pour le nombre de sites et peu de locaux et donc on a les sites pour nous tout seuls avec les chevaux.
Ici de nombreux locaux se deplacent a cheval. Il y a meme une discotheque avec une grange devant pour attacher son cheval avant d aller se dandiner sur la piste de danse. On ne sait pas l'alcoolemie autorisee a cheval. L'enquete est ouverte.
On continue notre chemin en quittant la cote jusqu a la grotte Ana Te Pahu, ancien lieu d habitations troglodytiques. Elle est encore une fois formee par des tubes de lave. L entree de la grotte est masquee sous une vegetation abondante : bananiers, tarots, chose assez rare a l ile de Paques.
Un peu plus loin sur la route se trouve un site avec des moai assez particuliers. Alors que tous les autres sites sont situes dos a la mer le bord des cotes, celui ci est situe a l interieur des terres et les moai font face a la mer. Peut etre y avait il un village situe dans les terres a ce niveau ? Autre particularite de ce site son alignement face au soleil couchant lors des equinoxes. Il y a donc probablement un lien avec l orientation des moai et l astronomie car sur d autres sites, ils sont orientes face au soleil levant en plein est.
Ces 7 moai representent les 7 navigateurs envoyes par le roi pour verifier les dires de son sage avant de prendre la route. Ils sont assez impressionnants et majestueux. On se pose face a eux pour les admirer tout en cassant la croute, encore une fois bien agreable.
On decide ensuite de monter au point le plus haut de l ile, le volvan Teravaka haut de 500m. L ascension est assez facile et arrives en haut nous avons une vue panoramique sur l ile sur 360 degres, pas mal.
Nous redescendons rapidement sous de gros nuages bien noirs avec meme quelques gouttes de pluie mais de courte duree. On recroise Raquel et Jean sur la route mais nous devons filer pour visiter notre dernier site avant la nuit, la carriere des pukao. Ca commence a tirer dans les jambes apres tout ce sport, heureusement la route est moins vallonnee. Le paysage est toujours aussi beau avec de multiples petits volcans sur la route.
On arrive enfin a Puna Pau, petit cratere volcanique ou ont ete faconnes les coiffes cylindriques qui ornaient la tete de certains moai. La roche faite de tuf volcanique rouge est assez tendre. On recense au total une soixantaine de coiffes sur l ile dont 25 qui sont toujours presentes sur le site et qui ont roule ca et la au gre de leur chute.
On reprend les velos pour rejoindre le village ou nous achetons des bieres, du pain et du saucisson pour notre rendez vous coucher de soleil avec Helene, Lais, Raquel et Jean. Le pain sort du four, on se regale. Les autres etant en retard, on partage notre pitance avec un mexicain de la guest. On a donc notre premiere grande discussion en espagnol et ce n est pas gagne, il va falloir se replonger dans la methode harraps.
On passe par le village acheter nos cartes postales puis on rentre au camping ou on mange pour la premiere fois des empanadas fourres a la viande, tomate et fromage, un peu secs. Puis ecriture des cartes postales et au lit.
30/04/2010 :
On se leve puis c est le rangement des affaires avant le depart. Il nous reste un peu de temps pour aller a la poste faire tamponner notre passeport avec un joli tampon de l ile de Paques et poster nos cartes.
On part ensuite faire les boutiques pour se ramener un petit souvenir. Les statues des moai ne nous plaisent pas, Arno trouvera un tee-shirt sympa.
On rentre ensuite au camping ou la proprio nous amene a l aeroport avec d autres clients. Elle nous offre en souvenir un collier pendentif avec un petit moai en bois.
On retrouve a l aeroport Lais et Helene qui prennent le meme vol que nous.
L aeroport est assez petit avec un comptoir d embarquement situe a l exterieur, marrant.
Le vol de 5h se passe bien, on regarde Sherlock Holmes, film tres sympa.
Bilan:
On aura decouvert quelques secrets mais cette ile garde son mystere ce qui en fait tout son charme. Admirer ces statues mythiques dans un environnement volcanique encore si sauvage ou l'on croise plus de chevaux que de touristes, quel bonheur. On espere qu'elle gardera son authenticite.